Nicolas Mayer-Rossignol, un des premiers socialistes, considère que la revendication de la retraite à 60 ans est « populiste » et « qu’en réalité elle n’est même pas de gauche ». Et Bim, un siècle de luttes sociales enterré !
François Hollande demande que le gouvernement soit préservé d’une motion de censure jusqu’en 2027, ce qui revient pardi à laisser Bayrou et sa clique de droite et d’extrême poursuivre sa politique antisociale. Qui se souviendra qu’il négocia directement avec Bayrou la non-censure avec comme contrepartie un conclave sur la réforme des retraites salué comme une immense victoire de la « gauche constructive » par Olivier Faure qui s’est avéré être un enterrement de première classe.
Lucie Castets, ma grande déception du jour, indique le 2 mai sur France Info qu’elle n’est « pas défavorable » à la suppression de l’abattement fiscal des retraités , comme le propose une partie du gouvernement Bayrou et une partie des socialistes quasiment dans les mêmes termes.
Fabien Roussel, le premier des communistes, se prononce contre le revenu de solidarité active (RSA), versé à 3,6 millions de personnes : « Je dénonce le RSA, parce que quand on met en place un revenu de solidarité active pour dépanner les gens, je suis pour quand c’est temporaire, mais pas quand ça fait 40 ans que ça dure, que ce sont des générations entières qui en ont bénéficié ». Vous avez bien lu ce mot : « bénéficié », un mot déplacé, voire humiliant, le même précisant qu’il veut « éradiquer » dans ses travaux d’Hercule, le chômage en 5 ans.
L’exclusion en guise de programme commun
Sinon dans le même temps, avec en ligne de vue la présidentielle 2027, la saison des melons est ouverte à gauche avec beaucoup d’avance sur le calendrier. François Ruffin affirme « sa légitimité pour représenter la gauche« , de même Clémentine Autain se déclare candidate, Raphaël Glucksmann s’y voit bien compte tenu de son score aux Européennes et appelle la gauche à se « rassembler sans LFI » pour un « projet puissant » et Fabien Roussel précise sur RTL : « Il n’y a pas de mystère. Je souhaite incarner un espoir nouveau à gauche ». Quand au programme du NFP, Nouveau Front Populaire, il a disparu.
Il parait donc qu’on parle maintenant de l’organisation d’une primaire à gauche pour déterminer un candidat avec cinquante nuances plus ou moins de gauche, tous ayant comme début de programme commun, outre leurs égos, pour les uns d’exclure, pour les autres d’éloigner celui qui fit 22% des voix aux dernières présidentielles, jugé infréquentable.
La droite demande un large « cordon sanitaire » autour de LFI
Cela tombe bien, à droite et à l’extrême droite, on est du même avis et pas un seul jour sans une nouvelle ignominie. La dernière en date, celle de Wauquiez pour qui la France Insoumise est « en rupture avec la République » constitue, allez je vous fais la liste de ses litanies « une menace pour la France« … « Le parti de la destruction nationale« … « Le cheval de Troie de l’islamisme » et réclame donc un large « cordon sanitaire » autour de ce mouvement. Je n’ai lu à cet instant à gauche aucune expression de la moindre condamnation des propos de l’homme de droite et évidemment encore moins de messages fraternels en direction des concernés.
Je ne suis pas sûr que l’expression d’un rassemblement à gauche voulu par une partie importante de nos citoyens, dont je suis, et qui a fait mentir les sondages en juillet (ils annonçaient tous sans exception une victoire du RN) ait le moindre point commun avec cette drôle de primaire faussée que l’on nous concocte, enfin pour le moment. À suivre.
