Alexis Corbière à Montpellier : « l’unité de la gauche est une nécessité vitale »

Alexis Corbière à Montpellier - Débats et conférence de presse - Photo - JPV PLURIELLE INFO
Alexis Corbière à Montpellier - Débats et conférence de presse - Photo - JPV PLURIELLE INFO

Lors d’une visite à Montpellier, Alexis Corbière a insisté sur sa volonté d’unir toute la gauche, écologistes compris, pour contrer la progression de l’extrême droite en 2027.

«  Ce qui nous a impulsés pour faire cette conférence de presse, c’est la Tribune de Lucie Castets, » explique ce lundi 28 avril, Boris Chenaud, enseignant-chercheur en physique à l’Université de Montpellier et Référent de L’Après 34. Dans cette tribune l’ex-candidate à Matignon explique que « face à la montée de l’extrême droite, l’heure n’est plus aux divisions. J’appelle toutes les forces de gauche et écologistes à s’unir, sur la base du programme du NFP, pour construire ensemble une alternative crédible et gagner en 2027. »

Le cinquième pilier du Nouveau Front Populaire

Alexis Corbière a réaffirmé son engagement pour « une refondation stratégique » de la gauche en plaçant l’union au cœur de son projet. C’est un enfant du pays qui a connu « Béziers la rouge et Montpellier la catho. » Et le constat de Bézier devenue d’extrême droite est un signal d’alerte qu’il aurait fallu prendre en compte beaucoup plus vite. Le député de la Seine-Saint-Denis et fondateur de L’Après, association créée dans la foulée des tensions internes à la France insoumise, veut faire de son mouvement, le cinquième pilier du Nouveau Front Populaire (NFP).

[VIDEO] Alexis Corbière, député de la Seine-Saint-Denis, fondateur de L’Après :

« L’après a vocation, avec d’autres organisations comme Génération de Benoît Hamon ou Picardie Debout de François Ruffin, à constituer un pôle unitaire », explique Alexis Corbière. Plus qu’un simple vœu, il s’agit pour lui d’une réponse pragmatique à la tri-polarisation du paysage politique français, marqué par une extrême droite qu’il décrit comme « plus forte et dynamique que jamais », une droite perdue en état de rétrécissement et une gauche fragmentée. « Le temps d’un paysage droite-gauche classique est révolu. Nous devons faire face à une extrême droite capable de gagner, ce n’est plus une simple hypothèse », lance-t-il. Et il rappelle que le RN et ses alliés ont frôlé les 40 % lors des dernières élections Européennes.

Unir sur la base du programme du NFP

Sur la base du programme élaboré lors des législatives anticipées de 2024, Alexis Corbière appelle toutes les forces progressistes à converger, sans exclusive ni sectarisme. « Il faut que toutes les composantes de la gauche, de la France insoumise au Parti socialiste, viennent dans ce processus », insiste-t-il. Pour lui, seule l’unité permettra d’enrayer la progression de l’extrême droite et de porter un projet de rupture : hausse des salaires, défense des services publics, transition écologique, et passage à une VIᵉ République plus démocratique.

Alexis Corbière reprend lui aussi l’appel lancé récemment par Lucie Castets pour une candidature commune à la présidentielle de 2027, il défend la démarche suivante : « les dernières législatives ont réuni de Philippe Poutou à François Hollande. Nous devons reproduire cet arc de forces. » Même si ce responsable politique est conscient des désaccords, il reste convaincu de la nécessité de prioriser l’unité comme un vecteur essentiel à la réussite de toute la gauche. Puis dans un tacle à Jean-luc Mélenchon, il lâche : « faire mieux, ce n’est pas faire vieux. L’extrême droite est en dynamique, nous devons inventer une stratégie nouvelle. L’union de la gauche et des écologistes est une nécessité vitale pour gagner, pas une nostalgie. »

Lors de son intervention, Alexis Corbière souligne que les forces de l’extrême droite, RN et alliés, représentent désormais près de 45 % de l’électorat, une dynamique sans précédent. Face à cette menace, il plaide pour un changement stratégique majeur par rapport aux campagnes précédentes : « La division, c’est la défaite. L’unité est le chemin de la victoire », prévient-il, en invitant tous·tes à dépasser les querelles d’appareil pour se concentrer sur l’objectif prioritaire : battre l’extrême droite dans les urnes. Puis très directe il soutient : « là, il faut qu’on soit sérieux, qu’on ne fasse pas les cons, parce que l’extrême droite est à 35-40 %. »

Un appel lancé à Montpellier et au-delà

À Montpellier, mais aussi dans les territoires, L’Après compte participer aux initiatives unitaires pour les municipales à venir, comme dans le cadre du Printemps biterrois à Béziers. L’objectif est de décliner localement la dynamique du NFP en construisant des listes larges, de la gauche radicale aux écologistes, en passant par les socialistes, pour contrer la poussée de l’extrême droite sur le littoral méditerranéen. Le fondateur de L’Après note que « l’Histoire nous enseigne que l’unité est née dans les moments les plus critiques. C’est le cas aujourd’hui. »

Changer de stratégie pour changer d’époque

Conscient que le contexte politique impose de revisiter les stratégies passées, Alexis Corbière assume une inflexion de sa ligne : « Oui, j’ai écrit Le Piège des primaires en 2016. Aujourd’hui, c’est Le Piège de la division que nous devons éviter. » Selon lui, la gauche ne pourra plus se permettre d’arriver divisée en 2027 si elle veut empêcher l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. « On ne combat pas l’extrême droite en se contentant d’être antifasciste dans les slogans. Il faut être antifasciste dans la stratégie électorale », a-t-il conclu.

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