jeudi 13 mars 2025 • 20h18

PLURIELLE.INFO

À Sète, « nous vivons sous le régime du mensonge, du mépris, et de l’agressivité » lance Christophe Lalia

5 novembre manifestation à Sète contre le parking de la place Aristide Briand - Photo - PLURIELLE INFO
5 novembre manifestation à Sète contre le parking de la place Aristide Briand - Photo - PLURIELLE INFO

Christophe Lalia, le président du collectif Bancs Publics a dénoncé le projet municipal avec une mobilisation citoyenne qui ne faiblit pas. Ils étaient plus de 700 au départ de la manifestation; en fin de rassemblement, une information des services de police confirme environ 1000 participant·es.

La place Aristide Briand s’inscrit désormais comme un lieu symbolique de Sète, et en ce 5 novembre 2024, elle a été le rendez-vous de la contestation politique face au parking controversé de François Commeinhes. Christophe Lalia a dressé un constat sévère : il ne s’agit plus simplement d’une opposition à un projet d’urbanisme, mais d’un combat contre ce qu’il décrit comme une dérive systémique. Le contraste entre les valeurs républicaines affichées sur le fronton de l’hôtel de ville et la réalité perçue par les citoyens n’a jamais été aussi marqué.

 « Le mensonge, c’est un maire qui se prétend être Sétois au-dessus des Sétois qui dit qu’il n’y a pas d’eau sous cette place, alors qu’elle est là, douce à 90%. » Cette mobilisation a dénoncé une manipulation flagrante, en scandant sous les fenêtres de la mairie « Commeinhes démission ! ». Un « mensonge » qui cristallise un sentiment de trahison ressenti par les Sétois face à leurs élus. Pour le président de Bancs Publics : « on est ici dans le mépris de la loi, on est dans le mépris également des gens et de l’environnement. » Un sentiment d’autant plus intense que le projet touche au cœur de la ville et au quotidien de ses habitants. 

Le mouvement de contestation citoyenne fait face à des pressions multiples. Christophe Lalia n’a pas hésité à évoquer un « réseau » d’intimidations exercées sur divers acteurs de cette opposition. Nul n’a oublié l’annonce en janvier dernier de la démission de Sébation Denaja, photographié et intimidé alors qu’il déjeunait avec sa compagne, avec la menace « on va te casser les genoux». Pour l’heure, l’énergie des membres de Bancs Publics et de leurs nombreux·ses sympathisants reste intacte. Ils  et elles sont vent debout face « aux travaux écocides de ce parking inutile. »

Avec ce qu’il qualifie de politique destructrice de la majorité Commeinhes, Christophe Lalia a réaffirmé son engagement : « nous faisons de la politique citoyenne, de la politique au quotidien. » Il a aussi souligné la nature inclusive et participative de la lutte que mène Bancs Publics pour défendre le bien commun. L’eau incarne la vie, le lien communautaire et le respect de la nature.

[VIDEO] Intervention de Christophe Lalia, président du collectif Bancs Publics : 

« C’est une atteinte à l’environnement et c’est une atteinte aussi aux vivants. Prenez-en conscience, » alerte ensuite Henri Loison, président du Comité des Usagers du Bassin de Thau du Cycle de l’Eau qui a aussi confirmé les dangers pour l’équilibre écologique du bassin de Thau et les générations futures. « Le cycle de l’eau est définitivement perturbé sur cette place, et ce par l’action humaine. »

Henri Loison souligne l’impact irréversible de ces travaux sur le cycle de l’eau, et sur la pérennité des ressources naturelles. Pour lui, la situation est claire : la construction prévue sur la place Aristide Briand est une menace directe pour le réseau complexe d’eaux douces et saumâtres qui nourrit le bassin de Thau. « C’est notre vie qui est en jeu et c’est la vie de nos enfants et de nos petits-enfants.»

Sans recours à la violence, Henri Loison appelle à une forme de « révolution citoyenne », ancrée dans « le calme, la dignité » et le respect de la nature. Il voit en cette mobilisation un acte de « salut public », une réponse indispensable pour contrer la destruction de l’écosystème local. Pour lui, la préservation de l’eau, de l’air, du sol et du vivant est une priorité non négociable.

[VIDEO] Intervention de Henri Loison, président du Comité des Usagers du Bassin de Thau du Cycle de l’Eau :

De son côté, Stéphane Moreno appelle à l’unité pour sauver l’environnement du bassin de Thau. Le président du collectif Coeur de Thau, a pris la parole pour défendre à la fois la protection de l’eau et l’unité sociale :« on a tous conscience que l’eau finalement, c’est la vie ! »

L’intervention de Stéphane Moreno prend une tournure poignante lorsqu’il décrit la précarité des pêcheurs et des ostréiculteurs, dont l’avenir est compromis. Il dénonce l’artificialisation des sols et le bétonnage croissant, des menaces directes à la biodiversité locale et aux professions traditionnelles qui en dépendent, « nous sommes ici, 110 pêcheurs professionnels à survivre. »

[VIDEO] Intervention de Stéphane Moreno président du collectif Cœur de Thau :

Chantal Delsart, présidente du collectif Bancs Publics, s’est exprimée devant une foule mobilisée sur les quais pour dénoncer la bétonisation croissante de Sète. « Je trouve ça complètement fou… qu’on ne tienne pas compte du changement climatique. » Son message est sans équivoque : le recours excessif au béton, sans prise en compte de l’impact écologique, est un choix destructeur. « Non au parking ! Stop au parking ! » scandent alors les habitant·es mobilisé·es ce 5 novembre 2024.

[VIDEO] Intervention de Chantal Delsart, présidente du collectif Bancs Publics : 

Sur les marches de l’hôtel de Ville, Silvain Pastor, prend la parole pour dénoncer ce qu’il appelle le « système Commeinhes » qui a privatisé les espaces publics  et fait « main basse sur la ville. »  Pour lui, « l’affaire du parking aujourd’hui, c’est vraiment la partie émergée d’un iceberg… On est face à un système qui s’affranchit des règles légales, qui s’affranchit des règles de la République. »

Ce membre actif de Bancs Publics est le symbole de la répression qui s’abat sur la résistance au parking. Injustement mis en garde à vue et accusé « d’outrages et rébellion », il attend le délibéré annoncé le 20 novembre prochain qui, espère-t-il, l’innocentera.

[VIDEO] Intervention de Silvain Pastor militant écologiste et ancien élu :

À n’en pas douter, motivés par la révélation des mensonges , inconséquences et violences qui ont émaillé cette affaire depuis le début, et galvanisés par le succès de cette manifestation, les nombreux messages glissés dans l’urne destinée au maire ne seront pas tendres à son égard.

Share via
Copy link