[Definition : La « post-vérité » ou « vérité alternative » est généralement constituée de fausses informations, de faux faits.] Les « vérités alternatives » ne sont pas un phénomène exclusivement US. Ce ne sont pas seulement les négations de réalités factuelles et les mensonges de Trump et de Musk répétés à l’infini comme des réalités.
Les « vérités alternatives » c’est aussi de nier les crimes, établis et documentés, du colonialisme français en Algérie ou en Kanaky.
C’est de nier que les très très très riches se sont considérablement enrichis et le pays proportionnellement appauvri – comme le montrent tous les indicateurs et toutes les statistiques économiques – depuis les politiques économiques et sociales libérales mises en œuvre et aggravées sans discontinuer depuis Sarkozy.
Les vérités « alternatives », c’est aussi de réécrire l’Histoire en la faisant commencer le 24 février 2022 en Ukraine et le 7 octobre 2024 en Palestine. C’est d’interdire toute nuance et réflexion un peu complexe en accusant ceux qui cherchent à comprendre un crime de le justifier.
Les « vérités alternatives », c’est de juger les gens pour ce qu’ils sont et pas pour ce qu’ils font. C’est d’absoudre des criminels parce qu’ils sont juifs ou blancs et de condamner leurs victimes parce qu’elles sont arabes ou africaines.
Les « vérités alternatives », c’est d’appeler « féministes » ceux qui leur refusent le droit de disposer de leurs corps et ne les aiment que silencieuses, à la cuisine et obéissantes au lit.
Les « vérités alternatives », c’est de fustiger avec véhémence les vérités alternatives russes (et maintenant américaines) et de les entendre avec bienveillance quand elles sont européennes.
Les « vérités alternatives », c’est une périphrase moderne pour ne pas dire mensonges et manipulations.
Ils ne datent pas de l’accession de Poutine ou de Trump au pouvoir, et ils n’ont pas été inventés de l’autre côté de l’Atlantique ou de l’Oural.
