À Montpellier, « la justice en matière de logement » reste au pas de la porte 

Rhany Slimane (LFI) anime un « café populaire » au Quartier Généreux - Photo - Manon Pichon
Rhany Slimane (LFI) anime un « café populaire » au Quartier Généreux - Photo - Manon Pichon

Montpellier : Rhany Slimane veut faire du logement un enjeu de justice sociale. Jeudi 23 octobre, 19 h, le Quartier Généreux accueille Rhany Slimane, l’un des quatre chefs de file LFI pour les municipales 2026.

Au programme, logement et justice sociale, « une compétence du ressort des instances politiques dont les habitants doivent aussi se saisir », répète le candidat, avant de démarrer, la distribution du manifeste : « des logements pour les gens et pas pour l’argent, manifeste européen pour la justice en matière de logement, » décliné en 37 principes.

À Montpellier, ces gens seraient majoritairement répartis en trois catégories : les étudiants, les habitants des quartiers prioritaires de la ville et les salariés précaires. Leurs difficultés se répartissent aussi en trois catégories : un habitat dégradé, des logements précaires, un accès difficile à la propriété.

Face à cela, Rhany Slimane regrette le manque de recours aux droits en matière de logement. « On n’a pas cette culture de l’empowerment ici. Les syndicats sont cantonnés au monde du travail. »

« Montpellier, c’est une ville pauvre avec des loyers chers »

Localement, il pointe du doigt ACM Habitat (office public de l’habitat de Montpellier Méditerranée Métropole ) pour la démolition de l’Arche Mercure, alors que les habitants d’une résidence attenante n’avaient pas été prévenus. Idem pour la destruction « discutable » de la Tour d’Assas. Il interroge ainsi « la démocratie des locataires. » Une démocratisation qui n’atteint pas non plus les prix des loyers : 540 € pour un 40 m2 pour un salaire médian de 19 670 € en 2024. « Montpellier, c’est une ville pauvre avec des loyers chers », se désole le Rhany Slimane.

Il affirme par ailleurs que « 60 % des Montpelliérains pourraient prétendre à un logement social. » Seulement, la loi n°2000-1208 SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) fixe les minima à 20-25 %. Comprendre : 20 % dans les communes situées hors agglomération tendue, 25 % dans les zones dites « tendues », dont fait partie Montpellier Méditerranée Métropole. Devant l’insuffisance de l’offre, Rhany Slimane explique qu’un marché noir se développe, citant une affaire de corruption passive et trafic d’influence d’un agent de ACM habitat en 2019.

Enfin, l’accès au logement social montpelliérain n’échappe pas aux discriminations. Pour Rhany Slimane, « il y a une distribution des logements, non seulement opaque, mais aussi ethnique. Si tu es noir ou arabe, on te fait des propositions de logement à Saint-Martin, à la Paillade. »

Que font les politiques ?

Au niveau national, Rhany Slimane déplore l’absence « d’un véritable ministère du logement » dans le gouvernement Macron. Une situation d’autant plus paradoxale que Vincent Jeanbrun, nouveau ministre du Logement, est lui-même visé par une enquête ouverte en 2024 pour « prise illégale d’intérêts ». L’ancien maire de L’Haÿ-les-Roses, devenu député du Val-de-Marne, est soupçonné d’avoir attribué deux logements appartenant à un syndicat intercommunal à d’anciens collaborateurs. Âgé de 41 ans, ce ministre assure pourtant avoir respecté « l’ensemble des procédures en vigueur » et défend la légalité de ces attributions.

À l’échelle européenne, en revanche, le chef de file insoumis se félicite, la Commission européenne a lancé une consultation et se prépare à présenter à court terme des orientations pour un logement abordable.

Pour faire bouger les murs et trembler les bailleurs, Rhany Slimane préconise un activisme citoyen, à travers les collectifs. Il réaffirme la nécessité de se sentir légitime à agir : « le plus grand ennemi des quartiers populaires, c’est de ne pas y croire. »

À savoirEmpowerment : capacité des individus et des collectifs à s’impliquer dans les décisions qui les concernent, en particulier pour sortir des situations de précarité ou de pauvreté.

Habitant·es qui se rafraichissent - Photo - Pascal Bernardon

Canicule persistante : une dernière journée sous tension avant l’accalmie

Mairie de Sète mobilisation Bancs Publics - Photo - PLURIELLE INFO

Sète Bancs Publics : François Commeinhes face à la justice 

Luc Routier à L’abbaye de Saint-Félix-de-Montceau - Photo - JPV PLURIELLE INFO

Abbaye de Saint-Felix de Montceau : le choc des cultures

Share via
Copy link