Montpellier Municipales 2026, Les Écologistes rassemblent

Municipales 2026 Conférence de presse Les Écologiste et L’Après 34 - Photo - PLURIELLE INFO
Municipales 2026 Conférence de presse Les Écologiste et L’Après 34 - Photo - PLURIELLE INFO

Au Quartier Généreux, QG pour les intimes, la conférence de presse des Écologistes et de L’Après ne s’est pas limitée à une annonce d’alliance. Lundi 7 juillet, « ce n’est pas Les Écologistes qui ouvrent leur liste. C’est un vrai rassemblement» lance Jean-Louis Roumégas, député de l’Hérault.

Engagements forts, entre une campagne municipale de terrain et la volonté de constituer une équipe de gauche écologiste et citoyenne à Montpellier, cette démarche veut rompre à la fois avec l’héritage frêchiste, et l’hégémonie du PS local. Reste à savoir si cette volonté d’union large tiendra ses promesses d’inclusion et de clarté programmatique d’ici mars 2026.

Le 23 juin, les écologistes d’Europe Écologie Les Verts Montpellier ont entériné un projet pour la ville et ses habitant·es : tourner la page de la majorité PS de Delafosse et bâtir une alternative municipale écologiste, sociale et citoyenne. Une motion adoptée à près de 69 %, accompagnée de la désignation des 12 premiers candidats écologistes. Moins de deux semaines plus tard, la conférence de presse tenue au Quartier Généreux, lieu symbolique d’initiative citoyenne, acte l’élargissement du rassemblement avec l’entrée officielle du mouvement Après 34.

Démocratie et co-construction

Pour Jean-Louis Roumégas, « il y a deux choses qui comptent en politique : le projet et la clarté. » En ce début juillet, pour commencer une pré-campagne, l’alliance repose sur la rupture avec le modèle d’urbanisme hérité de Georges Frêche maire des années 80, prolongé par Delafosse, et une méthode de vraie co-construction avec les habitant·es. À plusieurs reprises, les intervenant·es, Coralie Mantion, Jean-Louis Roumégas, Boris Chenaud, Agathe Pibarot, Catherine Ribot, et Said Bouya insistent sur une démocratie participative concrète : assemblées citoyennes de quartier, transparence sur l’attribution des ressources publiques, conseils de quartiers réellement représentatifs avec budget propre. Boris Chenaud, référent de L’Après 34, insiste : « on construit une alternative avec celles et ceux qui vivent ici, » pour sortir d’une « ville à deux vitesses » et pour penser un bien-vivre ensemble « adapté à la crise climatique et sociale. »

Climat, logement, déchets : la reconstruction

Don’t Look Up, film féroce du déni face à l’évidence, trouve un écho local : à Montpellier, Michaël Delafosse brandit ses fontaines comme rempart à la canicule. Pour Les Écologistes, c’est son autre façon de détourner le regard pendant que le dérèglement climatique, lui, s’accélère et laisse la comète du PLUi impacter la métropole. Bref ! Regarder l’eau jaillir ne suffira pas à éteindre l’incendie. Les critiques de Coralie Mantion portent sur l’inaction municipale et les propositions qu’elle avance, incluent un plan massif de végétalisation, un respect des terres agricoles et une rénovation thermique ambitieuse.

Sur les déchets, le futur incinérateur CSR (combustible solide de récupération) est dénoncé avec constance. Les écologistes revendiquent l’initiative de l’usine Amétyst, mais condamnent sa dérive industrielle. Ils refusent toute tolérance sur ce point, incompatible selon eux avec une stratégie de réduction des déchets.

Le cas Revol

René Revol, maire LFI de Grabels et vice-président de la Métropole, est évoqué avec prudence mais fermeté. Pour les représentants de l’alliance écologiste et citoyenne en construction à Montpellier, l’insoumis Revol apparaît comme un point de tension, voire un obstacle potentiel au rassemblement, en particulier à cause de sa position favorable au projet de « chaufferie » CSR (Combustible Solide de Récupération) adossée à l’usine Amétyst, que l’alliance rejette catégoriquement. « On ne va pas faire un accord avec quelqu’un qui est venu au secours de Delafosse » déclare Jean-Louis Roumégas. Il rappelle que René Revol soutient la majorité municipale sur ce dossier. Il y a là une question de cohérence et peut-être une trahison des engagements écologistes fondamentaux. Si des discussions sont possibles avec LFI à Montpellier, la posture du maire insoumis de Grabels semble entraîner dans l’ambiguïté la liste que va conduire Nathalie Oziol. Le cas Revol représente un paradoxe : un allié possible par son étiquette politique, mais un adversaire sur des choix de fond qui « devra clarifier sa position sur le CSR ».

Ambition, être en tête en mars prochain

Un « comité de pilotage » va voir le jour et le projet se construit via des « conventions thématiques » ouvertes aux citoyen·nes, aux associations, aux forces politiques intéressées. Les premiers thèmes annoncés : alimentation (sécurité sociale de l’alimentation), énergie (régie publique), mobilités (réduction des inégalités), urbanisme (sortie du tout béton). Les porteurs du projet se disent prêts à intégrer d’autres composantes de la gauche et de la société civile, y compris LFI. Mais une cohérence s’impose : les partenaires devront adhérer au socle programmatique, notamment le refus du CSR et une rupture nette avec la majorité sortante.

Discours combatif et stratégique, Coralie Mantion, Jean-Louis Roumégas, Boris Chenaud et Agathe Pibarot affirment vouloir éviter la fragmentation du camp de gauche observée en 2020. Lucide sur les divisions passées, le député écologiste veut les transformer en levier pour 2026. « Aux dernières élections municipales, ce n’est pas tant Michaël Delafosse qui a gagné que nous qui avons perdu » explique Boris Chenaud, pour qui « il n’y a pas eu de grand changement politique à Montpellier. Les habitants sont les mêmes, le potentiel existe toujours. » Comprendre que pour Les Écologistes et L’Après, la gauche de rupture a toujours une base sociale forte. Sans compter que Michaël Delafosse fait partie de cette cuvée de maires-Covid qui ont su surfer sur l’abstention. Une abstention de 65,56 % à Montpellier avec 50 916 votes exprimés, et un maire socialiste élu par 24  046 voix sur 100 776 inscrit·es en 2020.

L’Après comme Les Écologistes souhaitent installer un « pôle de stabilité » du bloc social et écologique et n’excluent pas des rapprochements avec le collectif « Cause Commune », boosté par Alenka Doulain, ou avec les représentants du NPA.

Pour l’heure, en comptant LFI, trois pôles ambitionnant de rassembler la gauche se positionnent sur la ligne de départ des municipales. À suivre…

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