Les Écologistes lancent la campagne « STOP CSR ! »

Conférence de presse Les Écologistes Montpellier #StopCSR - Photo - Jean-Philippe Vallespir
Conférence de presse Les Écologistes Montpellier #StopCSR - Photo - Jean-Philippe Vallespir

Risque sanitaire majeur et impact environnemental destructeur, Les Écologistes ne veulent pas de « l’énergie sale » de la combustion de CSR avec un incinérateur à 3000 mètres du centre-ville et en zone habitée proche du quartier des Grisettes.

Les Écologistes ont lancé ce lundi 12 mai 2025 la campagne « STOP CSR ! » lors d’une conférence de presse, avec Jean-Louis Roumégas député Les Écologistes de l’Hérault, Coralie Mantion conseillère municipale, ex vice-présidente en charge de l’aménagement durable, et François Vasquez conseiller municipal, ex vice président du tri, de la valorisation et de la politique zéro déchet. Jean-Louis Roumégas n’hésite pas, il dénonce une « triple aberration : sanitaire, environnementale et économique ». L’objectif de la campagne est d’obtenir un moratoire national et local sur les incinérateurs CSR, alors que la métropole et son président Michaël Delafosse devrait valider le projet incinérateur CSR, dès l’été.

Les Écologistes annoncent donc une campagne d’information massive à destination des habitant·es. « Ce que les Montpelliérains ignorent encore aujourd’hui, ils le sauront demain » insiste Coralie Mantion.

[VIDEO] Interview Coralie Mantion

Ni cobayes ni pigeons

« Les habitants ne veulent être ni cobayes ni pigeons », alerte François Vasquez. Depuis sa démission de la vice-présidence de la Métropole, l’écologiste tire la sonnette d’alarme sur le projet d’incinérateur CSR. Et, il dénonce une opacité assumée de la majorité Delafosse : « on a en face des industriels des déchets et des politiciens rompus aux manœuvres… Le vrai problème, c’est l’absence d’information large, claire, avec des médecins, des économistes, des scientifiques, pas des arrangements d’alcôve. »

[VIDEO] Interview François Vasquez

Un danger pour la santé publique

Le député de l’Hérault s’est appuyé sur les travaux du docteur Pierre Souvet de l’Association santé environnement France (ASEF) pour rappeler l’impact avéré des incinérateurs sur l’incidence des cancers, des troubles endocriniens, cardiovasculaires ou du comportement. Selon lui, la multiplication des maladies chroniques s’explique en partie par l’accumulation d’expositions environnementales, une notion désormais intégrée dans le Code de la santé publique sous le terme « exposome ». À Strasbourg, les données montrent une augmentation des cancers dans les zones proches des incinérateurs, affirme-t-il.

[VIDEO] Interview Jean-Louis Roumégas :

Un incinérateur à plastique

Coralie Mantion renchérit : le CSR est, dans sa réalité, un incinérateur à plastique. Des particules fines et des substances toxiques (dioxines, métaux lourds, PFAS) s’en dégagent et se retrouvent dans l’air, les sols, les cultures, les cours d’eau. « Aucun médecin ne peut valider un tel projet », a-t-elle lancé.

François Vasquez, ex-vice-président délégué à la politique zéro déchet, dénonce un « cocktail toxique » aggravé par la proximité de l’autoroute A709. Il rappelle que les filtres modernes n’éliminent ni les particules ultrafines ni les composés les plus dangereux. Des pathologies graves, y compris chez les fœtus, sont à craindre, selon les conclusions d’experts en santé publique et de chercheurs du CNRS.

Un gouffre économique pour les contribuables

Sur le plan économique, les élus dénoncent une dérive budgétaire prévisible. La construction d’un incinérateur CSR est estimée entre 60 et 80 millions d’euros. S’y ajoutent des frais de fonctionnement élevés, qui pèseront sur la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), déjà parmi les plus hautes de France à Montpellier. « Même les industriels du plastique, comme Arkema à Fos-sur-Mer, ont renoncé aux CSR pour des raisons de rentabilité », rappelle Fraznçois Vasquez.

Un projet décidé « dans le dos » des élus et des citoyens

Pour les trois intervenants, le CSR symbolise aussi une rupture politique. Jean-Louis Roumégas note que ce dossier a provoqué le départ de François Vasquez de la majorité socialiste, dénonçant une trahison des accords municipaux et un mépris des partenaires écologistes. Plus encore, la tentative d’imposer ce projet dès l’été, à quelques mois des municipales, est perçue comme un « déni de démocratie ».

Une campagne locale est désormais lancée auprès des élus métropolitains, assortie d’un appel à signer un moratoire spécifique à Montpellier. En parallèle, une interpellation nationale est en cours, avec une question écrite au gouvernement déposée à l’Assemblée nationale.

CSR : un système au service des lobbys ?

Enfin, François Vasquez dénonce une stratégie industrielle pensée pour sauver un échec : celui de l’usine Amétyst et du tri mécano-biologique. En créant une filière CSR, la métropole prolongerait artificiellement une technologie coûteuse, inefficace et polluante, plutôt que d’investir dans la réduction des déchets, le tri à la source et l’économie circulaire. « À qui profite le crime ? », interroge-t-il.

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