Salauds de pauvres, on va vous faire payer !

Faure, Bayrou, Hollande, Lombard - illustration - LAB_ PLURIELLE INFO
Faure, Bayrou, Hollande, Lombard - illustration - LAB_ PLURIELLE INFO

Il aura fallu que Bayrou dégaine sa caution de « gôche » en la personne du ministre de l’économie Eric Lombard qui ne cache pas avoir gardé des liens avec le Parti socialiste (le Figaro du 25 janvier) pour annoncer un plan d’austérité drastique.

Avant de rentrer dans le détail, précisons qu’Olivier Faure et Eric Lombard sont « amis dans la vie » et que le refus du PS de voter la dernière motion de censure sur le budget était justifié par Olivier Faure, fier d’avoir obtenu des engagements précis sur les retraites, ce qui quelques semaines plus tard apparaissait comme un enfumage virant au fiasco total, le Figaro notant qu’Éric Lombard avait été l’artisan de ce qu’il faut bien appeler « le retour du PS vers les pratiques du passé », jugées sévèrement dans les urnes par les électeurs (1,7 % aux présidentielles).

On rappellera aussi en passant le sale boulot de François Hollande qui négocia directement avec Bayrou le reniement du PS afin d’éviter la censure.
Bref, nous voilà donc avec un plan d’austérité présenté par un « ministre dit de gauche ». En novlangue, pour faire passer la pilule, on remplace le mot « austérité » par l’expression «pathologie budgétaire ». En tout cas à lire la presse du jour on voit bien qui vont être les victimes.

Les retraités qui pourraient voir la disparition de l’abattement de 10%.
Les jeunes,avec l’aide à l’apprentissage qui pourrait diminuer (« recentrer » en novlangue gouvernementale)
Les frais médicaux moins bien remboursés.
Les services publics victimes d’un nouveau tour de vis.
La prim-renov’ pourrait disparaître.
Les chômeurs mis à l’amende.
Les collectivités locales pressurées.
L’arrêt des revalorisations salariales dans les services publics et le non-remplacement des départs en retraite.

L’objectif politique gouvernementale, c’est de ne pas créer de rupture définitive avec un parti socialiste qui poursuit ses zigzags vers le centre droit et qui maintenant indique (comme d’ailleurs le leader du PCF ) qu’il ne fera plus jamais aucune alliance locale avec la France Insoumise qui au parlement n’a jamais varié sur son opposition frontale avec un gouvernement des droites, minoritaire, jugée illégitime.

Ce gouvernement ne tient son existence sur le fil qu’avec les soutiens circonstanciés au coup par coup des néo-fascistes (RN) et du parti socialiste, selon la nature des textes législatifs proposés. On imagine que les négociations de couloirs en forme de marchés de dupes vont s’intensifier.
Le gouvernement ayant réussi à obtenir du PS la fin de leur alliance avec la France Insoumise et l’enterrement à gauche de la dangereuse NUPES/NFP, espère ainsi faire passer son traitement de choc. À suivre.

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