Sète. « Ça, c’est la classe de ma fille. L’année prochaine, elle doit fermer. » Dans le quartier, c’est la 3e (ou la 4e, je ne sais plus) fermeture de classe que je connais depuis que mes enfants y sont scolarisés, de la petite section de maternelle au CM2. Moins d’enfants, moins de classes, normal parait-il ! C’est arithmétique.
Une classe qui ferme, c’est pas juste des bureaux et des chaises qu’on range, c’est aussi une ou un instit qui ne reviendra pas à la rentrée, et des enfants qui le ou la regretteront (le plus souvent). Et bien sûr, ceux qui restent et à qui on demande de faire pareil, avec moins.
Et puis, une classe qui ferme, c’est jamais très bon signe pour la vie d’un quartier. Le coût des logements, le développement des locations de vacances, la disparition des appartements de taille familiale divisés en plus petits pour faire du airbnb, chassent peu à peu les familles du quartier, et donc les minots.
Quartier Haut
Le non-respect de la carte scolaire, la concurrence déloyale du privé et son entre-soi qui ne dit pas toujours son nom, autant de mauvaises raisons de laisser mourir les écoles publiques du quartier. L’école, c’est Paul Bert, le quartier c’est le Quartier Haut. Mais ça n’est pas un cas unique à Sète, bien d’autres écoles perdent des classes, et bien d’autres quartiers subissent le même sort.
Tous les jeudis, à 8h45, depuis 3 semaines, des parents mobilisés contre cette fermeture remontent la rue Paul Valéry, depuis la place de la Mairie jusqu’à l’école, pour faire entendre leur désaccord et tenter d’infléchir les choses.
Certains disent que cette classe est déjà perdue. Moué… En attendant, plus on sera nombreux, plus on sera nombreux. C’est arithmétique !

