Montpellier : Les salarié·es de la propreté veulent sortir de l’ombre

Mobilisation CGT Propreté Hérault 4 février 2025 - Photo - JP Vallespir
Mobilisation CGT Propreté Hérault 4 février 2025 - Photo - JP Vallespir

Hind Allaoui, secrétaire générale du syndicat propreté de l’Hérault CGT, a exposé ce mardi les revendications prioritaires des salarié·es du secteur de la propreté : conditions de travail, augmentation des salaires (+ 4%), 13e mois et reconnaissance de leur métier souvent invisibilisé.

« Aujourd’hui, les revendications les plus importantes sont l’amélioration des conditions de travail, l’augmentation des salaires et un 13e mois. Si on arrivait à l’obtenir, ça serait très magique. Mais bon, on ne se fait pas d’idées sur ça, mais la priorité, c’est vraiment les conditions de travail et l’augmentation de salaire. Ce sont vraiment les priorités », explique Hind Allaoui.

Les salarié·es de l’ombre

« On a espoir d’être écouté·es par toutes les sociétés de nettoyage, on a espoir d’être entendu·es et de ne plus être les salarié·es de l’ombre. » Puis la secrétaire générale du syndicat propreté de l’Hérault donne un exemple riche de sens sur l’importance du métier pour le bien-être de tou·tes : « aujourd’hui, si on mettait les salarié·es de la propreté en arrêt pendant trois, quatre jours, je vous laisse imaginer dans quel état seraient les services français. »

La reconnaissance de ces salarié·es, c’est vraiment la demande prioritaire « parce que c’est un travail difficile. On se lève pour la plupart à quatre heures du matin sur les chantiers et on finit souvent très tardivement, comme dans les aéroports et les aérogares. » Quant au non-respect des conditions de travail, c’est hélas un classique : « au niveau du matériel, au niveau de l’hygiène, au niveau des gants… trop souvent, on n’a pas de gants », confie Hind Allaoui. Bref ! Surréaliste, pour leur protection en matière de santé, ces salarié·es sont contraint·es d’acheter leur propre matériel, « franchement, c’est un scandale, ça reste un scandale … si vous faites le tour des sociétés de nettoyage, vous verrez, sur quatre-vingts passages, cinquante passages se font sans gants pour le nettoyage des WC. » Pire, certain·es, avec la peur de la hiérarchie, trop dépendant·es de leur travail pour faire vivre leur famille, « vont eux-mêmes acheter leurs produits de nettoyage pour pouvoir bien faire leurs tâches, afin de ne pas recevoir de plainte de l’employeur. »

La CGT espère que ces demandes seront entendues et que des améliorations concrètes verront rapidement le jour.

[VIDEO] Prise de parole de Foad Benmimoun, secrétaire adjoint du syndicat propreté CGT : « une fois de plus la propreté est dans la rue ! »

Force et détermination

Ce mardi 4 février 2025, de 11h à 15h, était un temps de grève devant l’office de tourisme de Montpellier. Les travailleur·euses étaient aussi invité·es à cesser le travail et à se rassembler partout en France pour exprimer leur détermination comme leur force.

Une grève potentiellement « reconductible » pour toujours dénoncer les conditions de travail, s’il n’y a pas de prises en compte dans les semaines à venir, et s’il n’y a pas « une revalorisation digne […] car l’augmentation proposée est ridicule », dénonce Khadija Bouloudn. Aussi, à chaque appel d’offres, la CGT exige un encadrement empêchant les négociations au rabais ou à bas coût « au détriment des salarié·es », explique Xavier Leroux. Quand un nouveau client arrive à négocier un prix minimum pour son contrat d’entretien, cela provoque une surcharge de travail parce que l’entreprise de nettoyage veut récupérer sa marge sur le travail et au détriment de ses employé·es.

[VIDEO] interview Khadija Bouloudn déléguée syndicale CGT ONET et Xavier Leroux :

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