Grève au “CAES Marconi” de Montpellier : un centre d’accueil en grand danger

CGT USD Hérault action sociale - Photo - PLURIELLE INFO
CGT USD Hérault action sociale - Photo - PLURIELLE INFO

Les salarié·es des Centres d’Accueil et d’Examen gérés par l’organisme “2choseslune” appellent à une grève nationale qui débutera ce vendredi 31 janvier. Celleux du CAES Marconi (du nom de la rue Guglielmo Marconi de Montpellier où il est situé au n° 233) avait déjà alerté, il y a un mois, de sa situation alarmante.

Locaux insalubres, manque de chauffage, d’électricité, retenues d’eau croupie, infiltrations, manque de nourriture, accès à l’hygiène précaire et insuffisant, non-respect de l’intimité, non-respect de la dignité” écrivaient-iels en décembre 2024. La situation des salarié·es et des migrant·es de l’association 2ChosesLune ne s’est guère améliorée depuis, bien au contraire. A Montpellier , la direction a annoncé le licenciement de 5 salariés et la suppression de 25 places d’accueil d’urgence sur les 120 actuelles.

Les CAES dans la forêt opaque des dispositifs d’accueil

Dans la forêt opaque des dispositifs d’accueil des migrants où se multiplient les sigles (CADA, HUDA, AT-SA, PRAHADA, DPAR…..) en même temps que se réduisent les budgets, les CAES (Centres d’Accueil et d’Examen des Situations administratives) constituent la première étape du long parcours d’un migrant arrivant dans notre pays. Responsable du schéma national d’accueil, l’Etat délègue la gestion des quelques 120 000 places qu’il finance à de gros prestataires privés, plus ou moins scrupuleux, sélectionnés en principe par appels d’offres. Sur ce total, les CAES comptent environ 6 000 places dont 500 sont souvent aussi des centres d’hébergement d’urgence tout public.

Un cahier de revendications précis

Dans un communiqué diffusé par le Syndicat CGT Action sociale, les élu·es CSE, les cadres, les employé·es non-cadres et la CGT Action Sociale dénoncent “une gestion douteuse des fonds publics” puisque la moitié des 6 millions d’Euros reçus de l’Etat par 2choseslune est reversée à son bailleur Dom’Ici à qui il est lié par contrat sans mise en concurrence. Syndicats et salarié·es exigent du bureau associatif et de la Direction Générale “que les migrants soient hébergés et traités de manière décente au regard des repères revendicatifs de la CGT, des droits de l’homme et des valeurs associatives originelles et constitutives de 2Choseslune”. Iels demandent également que la rémunération et les conditions de travail des salarié·es , soumis·es à un management particulièrement violent, soient significativement améliorées et conventionnés. Des rassemblements sont organisés ce vendredi 31 janvier sur tous les sites gérés par 2choseslune, notamment à Montpellier de 13h à 15H.

Les actes et déclarations du gouvernement Bayrou en matière d’immigration, directement inspiré·es du programme du RN et relayant les mensonges racistes et catastrophistes, ne portent guère à l’optimisme. C’est pourtant dans la capacité d’un pays à respecter sa devise républicaine et à faire vivre la solidarité envers les populations opprimées que se mesure son véritable niveau de développement. Là comme ailleurs, ce sont les artisans de la solidarité, les travailleurs sociaux, les syndicats de salarié·es et les associations humanitaires qui sauveront son honneur.

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