[La Chronique de Rhany Slimane] La décision du Président PS du conseil départemental de l’Hérault, Kléber Mesquida, de couper entièrement les subventions à la culture, est un acte politique et un acte de renoncement. À travers cette liquidation brutale d’un demi-siècle de politique publique culturelle, le Parti socialiste local met en péril des structures artistiques et des milliers de travailleurs de la culture, tout en offrant un boulevard à l’extrême droite.
Dans un contexte de montée du fascisme à l’échelle internationale, la culture est un rempart essentiel contre l’obscurantisme et la haine. Elle permet d’éduquer, de rassembler, d’ouvrir les esprits et de donner une voix à celles et ceux qui sont trop souvent laissés pour compte. Saborder la culture, c’est affaiblir l’une de nos meilleures armes contre l’extrême droite, et ce sont aujourd’hui les socialistes qui, sous couvert de « gestion responsable », rendent ce désastre possible et agissent, comme d’habitude, en accélérateur de particule du RN, comme ce fut le cas sous le quinquennat Hollande.
Mais le PS local ne s’arrête pas à l’austérité culturelle. Il poursuit en parallèle une politique clientéliste en contradiction avec les valeurs qu’il prétend incarner. Michaël Delafosse, maire et président de la métropole de Montpellier, conçoit la culture comme un outil de rayonnement personnel plutôt que comme un bien commun. Son soutien à la nomination d’Huma Hambursin à la tête du MOCO, tout comme sa tentative avortée d’imposer Nicolas Dubourg à la direction du CCN – fusionné de force avec l’Agora de la danse – relèvent plus du copinage que d’une politique culturelle ambitieuse.
Cette gestion comptable et affairiste tue la culture. Elle la dépouille de son essence transformatrice pour la réduire à un simple instrument de prestige pour une élite déconnectée. Pourtant, la culture n’est pas un luxe : elle est un élément de civilisation, un rempart face à la barbarie. Chaque spectacle annulé, chaque théâtre en péril, chaque artiste contraint de renoncer à son métier, c’est une victoire pour ceux qui veulent une société rétrécie, repliée sur elle-même et incapable d’imaginer un avenir meilleur.
Il est urgent de refuser cette logique de destruction. Face à cela, la seule réponse possible est la mobilisation : des artistes, des spectateurs, des citoyens. Car abandonner la culture, c’est abandonner la lutte contre les idées réactionnaires qui prospèrent sur l’ignorance et la peur. Et cela, nous ne pouvons pas l’accepter.
