Mise en examen de Sophie Binet : la CGT de l’Hérault dénonce une « procédure bâillon »

Sophie Binet Secrétaire Générale de la CGT - Photo - Plateau BFM
Sophie Binet Secrétaire Générale de la CGT - Photo - Plateau BFM

La mise en examen de Sophie Binet pour injure publique, après avoir qualifié certains patrons de « rats qui quittent le navire » sur RTL, a provoqué une réaction syndicale forte. La CGT de l’Hérault dénonce une « procédure bâillon » et alerte sur une répression antisyndicale inédite.

Le 5 décembre, les responsables de la CFDT, FO, CFE-CGC, UNSA, Solidaires et FSU ont publié un texte commun refusant « que le débat social se tranche dans les prétoires ». Une unité qui traduit une inquiétude profonde : la judiciarisation croissante de la parole syndicale.

Cette mise en examen découle d’une plainte du mouvement patronal Ethic, après les propos assumant des délocalisations de Bernard Arnault. La CGT rappelle que l’affaire s’inscrit dans un climat plus large de répression : depuis 2023, plus de 1 000 militants ont été ciblés par des procédures judiciaires ou disciplinaires. Parmi eux, Corinne Versigny, condamnée pour avoir documenté les délocalisations d’un sous-traitant, ou Sébastien Menesplier, entendu après une coupure de courant durant le conflit des retraites.

C’est dans ce contexte que la CGT de l’Hérault dans son communiqué dénonce « une procédure-bâillon commanditée par un lobby patronal financé par un milliardaire d’extrême droite ». Si Ethic affirme n’avoir reçu que 3 000 euros d’une société liée à Pierre-Édouard Stérin pour des frais techniques dixit le monde, du 5 décembre 2025, la CGT 34 voit dans cette affaire une offensive politique contre les libertés syndicales.

« Chantage abject »

Le syndicat rappelle que les grandes entreprises bénéficient de près de 300 milliards d’euros d’aides fiscales et sociales annuelles, sans contrôle strict ni contrepartie. Dans ce contexte, les menaces de délocalisation sont perçues comme un « chantage abject », d’autant qu’elles interviennent alors que l’industrie continue de fermer des sites et que les services publics manquent de moyens.

Pour la CGT 34, la mise en examen s’attaque à ce que Sophie Binet dénonce depuis deux ans : les injustices sociales, l’imposture sociale du RN, les complicités patronales dans la montée de l’extrême droite et la fuite des responsabilités économiques. « Ils ne nous feront pas taire », insiste l’union départementale, qui appelle les syndicats à se réunir le 16 janvier pour préparer les mobilisations contre les politiques d’austérité.

En défendant sa secrétaire générale, la CGT de l’Hérault élargit le débat : la liberté d’expression syndicale peut-elle être limitée lorsque la critique dénonce les stratégies économiques des grandes entreprises ? Les organisations signataires rappellent que l’expression incriminée relève d’une image populaire, décrivant la réalité de délocalisations financées par des profits records.

Pour l’union départementale, une seule réponse : protéger les libertés syndicales est indispensable au débat démocratique. Et le meilleur soutien, conclut-elle, est de se syndiquer.

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