[EDITO] Pascal Pintre se lance. L’ex-directeur de campagne de François Commeinhes, recyclé en promoteur de « l’attractivité économique » via l’agence Blue Invest, rêve désormais de transformer la mairie de Sète en succursale de sa propre vision du développement : une ville gérée comme une entreprise, avec ses parts de marché, ses investisseurs et ses slogans creux.
Pascale Pintre s’est déclaré candidat à la mairie, cette avant-dernière semaine d’octobre. Sans surprise. Sans couleur politique non plus « pour ne pas s’enfermer dans un camp » affirme-t-il, dans les colonnes du Midi-Libre.
Bref ! il ne veut pas choisir entre la droite classique, la droite « progressiste » et la droite qui ne dit pas son nom. « L’apolitisme » revendiqué de sa future équipe est d’ailleurs l’un de ces masques transparents derrière lesquels se cachent toujours les conservatismes les plus confortables. On ne dérange rien, on perpétue tout.
Interrogé par le sympathique journal local sur le bilan des 25 ans de Commeinhes, Pascal Pintre parle de « belles réalisations » et « d’effets indésirables », comprendre : le sur-tourisme, la spéculation, l’éviction des habitants modestes ? Étonnant, pas un mot pour les ravages sociaux et écologiques d’une ville vendue à la découpe.
Son programme ? Toujours la même chanson : attirer les investisseurs, les médecins, les écoles privées, « créer des emplois » et « développer l’économie bleue et verte ». Une novlangue d’agence de com’ qui recycle les slides PowerPoint de Blue Invest, cette structure financée à coups de centaines de milliers d’euros d’argent public, et pilotée ironie du sort, par deux maires aujourd’hui condamnés par la justice.
Sous le vernis managérial, le fond reste le même : un capitalisme de territoire repeint en développement durable, une politique d’attractivité dont les fruits profitent aux promoteurs plus qu’aux habitant·es.
Mais prudence électeur·trices, on investit, on subventionne, on valorise sans jamais interroger à qui tout cela profite. Le « vrai Sétois » qu’il revendique être, veut avant tout être un bon vendeur. Et comme tout bon commercial, il a compris que la mairie, c’est l’ultime levier pour mieux « positionner son territoire » sur le marché des villes à rentabiliser. Derrière la promesse d’avenir, une logique simple : Sète, produit d’appel, investisseurs bienvenus.
Alors Pintre est-il Soulages ? Pascal aura-t-il le talent de Pierre pour trouver la lumière dans la noirceur d’un capitalisme injuste ?
Pascal Pintre dit vouloir « rompre avec le système » et promet d’en finir avec la spéculation immobilière et la course à la croissance démographique. Mais ses recettes, l’attractivité, l’investissement, la « croissance raisonnée » sont précisément celles qui ont façonné ce modèle qu’il prétend dépasser.