Montpellier : la Cité Bergère, symbole d’un choix de société

Rassemblement pour sauver les terres agricoles cité Bergère - Photo - DR CM
Rassemblement pour sauver les terres agricoles cité Bergère - Photo - DR CM

Une trentaine d’habitants du quartier des Beaux-Arts s’étaient rassemblés devant l’Hôtel de Ville quelques minutes avant le conseil municipal du jeudi 16 octobre. Banderoles à la main, ils réclamaient la préservation intégrale de la Cité Bergère, dernière terre agricole du centre-ville.

À l’intérieur, dans l’hémicycle, le sujet s’est invité en fin de séance, porté par un vœu d’Alenka Doulain (Nous Sommes), soutenue par Coralie Mantion, ex-première adjointe écologiste.

Trahison politique ?

L’objet de la discorde : un permis de construire délivré le 6 août pour un programme de 69 logements sur une parcelle maraîchère de 4 400 m², dont 60 % seraient voués à disparaître. Pour les riverains, c’est une trahison politique. Pour eux, la Ville s’était engagée à préserver la Cité Bergère dans son intégralité.

Devant les élu·es, Alenka Doulain a dénoncé « la cacophonie ambiante » et le manque de courage du maire. « Monsieur le maire, vous aimez à dire régulièrement “là où il y a une volonté, il y a un chemin”. Pourquoi n’arrivez-vous pas à avoir la même intention avec les promoteurs de notre territoire ? », a-t-elle lancé. En rappelant au préalable qu’en 2023, Michaël Delafosse avait interpellé le PDG de Carrefour France pour bloquer un supermarché aux Beaux-Arts, concluant sa lettre d’un cinglant : « Ici, ce n’est pas le Far West ! » Cette fermeté d’hier contraste avec le silence d’aujourd’hui face aux acteurs immobiliers locaux. « La puissance publique a à la fois un poids politique et des leviers juridiques », a insisté Alenka Doulain.

Coralie Mantion, elle, a appelé à un geste fort : « achetez cette parcelle, comme Georges Frêche l’avait fait pour le parc Clemenceau. Fermer le robinet du béton n’est pas un luxe, c’est une nécessité vitale pour que Montpellier reste vivable. » Elle a décrit la Cité Bergère comme « une terre nourricière », un espace « de lien social et de fraîcheur », avant de conclure : « Ces espaces ne sont pas des vides à combler, mais des poumons à préserver. »

Face à ces interventions, Michaël Delafosse avait préparé ses réponses dans la tonalité de l’apaisement et d’un feuilleton à suivre. Il rappelle que le PLUi voté en 2023 a réduit la constructibilité du site « de 100 % à 20 % » et qu’une partie a été classée en zone agricole. Il précise que les propriétaires sont aussi les exploitants agricoles, engagés dans une succession, et qu’aucune déclaration d’intention d’aliéner (DIA) n’a encore été déposée : « nous serons attentifs à la parcelle agricole et pourrons éventuellement la racheter. Une rencontre est prévue le 6 novembre. »

Campagne oblige ?

Une réponse qui temporise sans trancher. « Il y aura une suite. Je lève la séance, merci ! » Quid de cette suite ? Subodorons qu’en pleine préparation de sa probable candidature pour mars 2026, il ne peut se permettre qu’un dossier symbolisant la bétonisation du centre-ville vienne assombrir sa campagne. D’un côté, il ménage l’opposition en évoquant un possible rachat. De l’autre, il voudrait calmer le milieu des affaires immobilières, inquiet d’un durcissement politique à leur encontre.

La rencontre du 6 novembre devient donc un point d’équilibre : un moment pour “écouter”, sans promettre. Mais la réponse attendue se doit d’être vraie et forte, car avec une pétition qui dépasse 26 000 signatures, 26 000 électeurs potentiels sans compter leurs familles et amis, c’est plus que le vote des cyclistes qui ont contribué à faire tomber Saurel. Le dossier de la Cité Bergère ne se réduit plus à un simple contentieux local. Il concentre un choix de société : celui d’une ville qui décide enfin si elle veut continuer à construire partout, ou à respirer encore un peu. Et si Delafosse ressortait ses vieux slogans de 2020 comme : « faire respirer Montpellier. »

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