Suite à l’annonce samedi soir de la désignation citoyenne de Laura Seguin comme tête de liste de la gauche sociale, écologique et citoyenne « Nouvelle Page pour Sète », le casting des principaux acteur·trices de la campagne des élections municipales est désormais connu. Laura Seguin, 37 ans, conseillère municipale et communautaire d’opposition depuis 2020, chercheure en sociologie, aura face à elle fort probablement le maire intérimaire sortant, Hervé Marquès, et assurément, dans l’ordre des déclarations officielles : Sébastien Denaja, Sébastien Pacull, et Pascal Pintre.
Côté des officiels donc, l’ancien député et ancien futur-démissionnaire socialiste au conseil municipal. Il n’hésite pas à faire son mea-culpa en reconnaissant ne pas avoir toujours assuré son rôle d’opposition au conseil municipal et communautaire, ce qui n’est rétroactivement pas si étonnant puisqu’il semble avoir pour principal adversaire politique la France Insoumise. Toujours conseiller régional, il est et restera l’émissaire de Carole Delga, probablement en charge de rendre au très controversé projet de LGV (Ligne à Grande Vitesse) Montpellier-Perpignan la subvention suspendue par l’agglo Commeinhiste, entre autres menus services, si cela n’est pas déjà fait par le nouveau président Linarès ?
Sébastien Pacull, ancien adjoint de François Commeinhes passé par toutes les cases de la trahison a enfin obtenu l’investiture officielle du Rassemblement National. Agent immobilier de profession, il est l’heureux bénéficiaire de la déchéance de l’ancien maire et surtout du changement de cible électorale du député Aurélien Lopez-Ligori qui préfère aller se présenter dans la ville d’Agde, autrement plus fortunée.
Lui aussi à la jonction de ces deux villes et des deux Agglopôles, Pascal Pintre fut en 2020 le directeur de campagne du multi-condamné François Commeinhes. Ancien directeur de l’aéroport de Béziers, il a été recruté par Gilles d’Ettore et François Commeinhes comme directeur de l’Agence Blue Invest pour favoriser les « bons investissements » et faire ruisseler l’argent, de préférence public, vers les affaires privées. Nul doute qu’il s’attribuera le mérite de la création d’emplois dont aucune étude ne devrait donner le coût réel pour la collectivité et la pérennité dans le temps.
Finalement moins marqué sur le territoire, Hervé Marquès profite de son court mandat pour faire sa promotion et attend sans doute de voir dans quel sens le vent politique tournera pour accepter ou pas des cautions de partis. « Apolitique » comme lui, l’affairiste François Commeinhes n’avait-il pas suivi en son temps les courants UMP puis macronistes ? L’épisode rapporté par le Singulier du rachat en catimini par ce nouveau maire d’un scooter volé à sa femme laisse planer un doute sur sa capacité à être un représentant fiable de la loi.
Tous ces hommes se connaissent et fréquentent les mêmes cercles. Ils se congratulent et utilisent les mêmes ficelles de la démagogie et du chauvinisme local. Face à ces vieux routiers de la politique et des affaires dont le territoire porte hélas les stigmates, la candidate Laura Seguin dénote. Dans une ville longtemps verrouillée par les mêmes réseaux, sa candidature marque un tournant. Ni carriériste, ni héritière, elle s’appuie sur une équipe de citoyen·nes engagé·es. Le temps des femmes en politique n’est plus à venir : il s’impose, ici, avec calme et détermination. À Sète, la page pourrait enfin se tourner.
