10 septembre : Montpellier en première ligne, la rue comme écho à l’Assemblée

Montpellier 10 septembre 2025 Macron démission - Photo - Jean-Philippe Vallespir
Montpellier 10 septembre 2025 Macron démission - Photo - Jean-Philippe Vallespir

À Montpellier, plus de 7 500 personnes ont participé à la mobilisation du 10 septembre, parents avec enfants, personnes grisonnantes, militant·es et jeunes étudiant·es et travailleur·euses. Blocages, cortège massif et affrontements place de la Comédie ont marqué la journée. Dans la rue comme à l’Assemblée, une même exigence s’impose : mettre fin au quinquennat Macron.

Dès l’aube, les blocages se sont multipliés : routes coupées à Prés d’Arènes, faculté Paul-Valéry et plusieurs lycées fermés, barrage filtrant devant l’Hôtel du Département. Le ton est donné dès 6h45 avec l’intervention musclée de la police, filmé par les journalistes du Poing.

À 8h30, presque deux cents travailleurs sociaux, cheminots et enseignants se retrouvent devant la direction régionale de la SNCF à Rondelet. À 11 heures, la manifestation s’élance de la Comédie, entre fanfares et slogans, près de 8 000 personnes défilent ensuite dans les rues.

Mais en début d’après-midi, la mobilisation vire à l’affrontement, avec quelques manifestant·es. Gaz lacrymogènes, canon à eau, charges de CRS : la place de la Comédie reste sous pression jusqu’à environ 16h. La préfecture recense 12 interpellations, dont 9 gardes à vue.

[VIDEO] Images fortes d’une fanfare en plein centre de la place poussée par les gaz lacrymogènes et qui laissera place au canon à eau.

Une contestation nationale sous drones

Montpellier n’est pas une exception. Partout en France, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 430 actions et 295 interpellations. À Rennes, Lyon, Paris, les scènes se répètent : cortèges nourris, dispersion violente, pluie de grenades lacrymogènes. Partout aussi, l’ombre des drones : une dizaine pour Paris, une douzaine à Bordeaux, une surveillance étendue jusque dans l’Hérault. Une massification de l’œil policier qui fait entrer la société dans une nouvelle ère.

Lecornu, une passation express

Au milieu de ce tumulte, la passation de pouvoir entre François Bayrou et Sébastien Lecornu n’a duré que deux minutes quarante secondes. « Je ne vais pas faire de grands discours », lâche le nouveau Premier ministre, intime d’Emmanuel Macron, invoquant « l’instabilité qui commande l’humilité ». Un contraste saisissant avec la clameur des rues : à Montpellier, nombre de manifestants y voient un signe de plus, du fossé entre pouvoir et société.

Motion de destitution : la rue pousse l’Assemblée

Pour l’opposition, le lien est direct. Sylvain Carrière, député LFI de l’Hérault, insiste : « Deux tiers de l’Assemblée nationale se sont positionnés contre Bayrou. Le problème numéro un en France, c’est Emmanuel Macron. Suivez vos responsabilités, votez la destitution. »

[VIDEO] Interview de Sylvain Carrière, député LFI de l’Hérault

Antoine Bertrand, co-chef de file de LFI pour les municipales à Montpellier, précise la mécanique de l’article 68 : « La motion doit passer devant le bureau de l’Assemblée nationale puis en commission des lois. Ensuite, l’Assemblée et le Sénat doivent l’adopter aux deux tiers. Si tel est le cas, une Haute Cour se réunit pour statuer sur la destitution du président. Si elle est votée, le président est immédiatement démis et une présidentielle convoquée dans les trente-cinq jours. »

Pour lui, les chances existent : « Macron a manqué gravement à ses obligations en refusant de reconnaître le résultat des législatives anticipées. Il nous a mis dans le chaos institutionnel. Si la procédure échoue, il faudra accentuer les rassemblements et les blocages jusqu’à entraîner sa démission. »

[VIDEO] Interview d’Antoine Bertrand, co-chef de file de LFI pour les municipales à Montpellier et Secrétaire national du Parti de gauche :

Montpellier, miroir d’une crise

Au fil des heures, la manifestation montpelliéraine a condensé les tensions nationales : étudiants et soignants aux côtés des cheminots, revendications sociales mêlées aux colères démocratiques, affrontements policiers et espoir d’une issue politique. Bref ! Si le courage est au rendez-vous, dans les rues comme dans l’hémicycle, une même ligne se précise : mettre fin au quinquennat Macron.

À la Comédie, une banderole résumait l’état d’esprit : « On bloque tout pour débloquer la démocratie, » avec un éternel refrain : « Macron démission ! » Retrouvez notre live tweets de la mobilisation ici.

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