En ces temps de sécheresse et de tramontane, les habitantes de l’Hérault ont bien des raisons de craindre le feu. Pas un jour venté ne passe sans qu’un incendie ne ravage des hectares de garrigue ou de forêt et menace des habitations. À Sète, quelques résidents du Mont-Saint tirent la sonnette d’alarme sur la vulnérabilité de l’emblématique colline en forme de baleine.

Ils ont décidé de lancer une pétition sur change.org pour exprimer leur «profonde inquiétude sur les risques d’incendie qui menacent notre ville,  alors même que nous notons une absence totale d’information , d’alerte et de mesures de prévention de la part de  la mairie de Sète. » Il semblerait en effet que la fermeture temporaire du site des Pierres Blanche soit la seule mesure préventive connue à ce jour. Dans leur pétition, les habitants préviennent : « Le moindre départ de feu  sur notre colline tournerait, de toute évidence , à une catastrophe aux conséquences tragiques tant sur le plan humain que patrimonial et environnemental. »

Le Mont Saint Clair a connu ces dernières années une urbanisation débridée, surtout dans ses parties basses, le plan local d’urbanisme de Sète ayant eu pour conséquence le recul de la nature et une forte densité d’habitations. Mais ce qui inquiète les initiateurs de la pétition, c’est surtout « la densité de la végétation » avec précisent-ils « une colonisation incontrôlée des pins d’Alep jusque dans les moindres impasses » et une « multiplication broussailleuse en sous-bois des plantes ou arbustes dits « pyrophytes » (qui appellent le feu)  dans des parcelles abandonnées et accidentées: lentisques, cistes, buplèvre, ligneux  peuvent se transformer en quelques minutes, à la moindre étincelle ou excès de chaleur en dangereuses torches meurtrières.»

Tableau inquiétant qui fait mesurer le risque encouru avec la pratique estivale du barbecue, d’autant que la topographie particulière du Mont Saint-Clair, ses nombreux chemins étroits, escaliers et impasses minuscules rendent impossible l’accès des véhicules de pompiers.

Les résidents s’alarment : « Dans notre « Île Singulière », aucune autoroute, aucune voie d’accès pénétrante du type de celles qui bordent l’Estaque, Martigues, et la périphérie de Marseille durement touchées par des incendies que les pompiers ont mis plusieurs jours à maîtriser. » Ils ont donc décidé d’interpeler les pouvoirs publics ( ville de Sète, Agglomération, Département et Préfecture de l’Hérault) pour demander que soient prises d’urgence des mesures de sensibilisation et de prévention comme le débroussaillage. Ils demandent également de quels moyens disposent les combattants du feu pour intervenir dans ce milieu à l’habitat dense et peu accessible. À suivre.