18 septembre : un tournant social et politique ?

Manifestation du 1er mai à Montpellier - Photo - JP Vallespir
Manifestation du 1er mai à Montpellier - Photo - JP Vallespir

Après la réussite de la mobilisation du 10 septembre, l’intersyndicale prépare une nouvelle étape décisive le 18 septembre. Dans une interview accordée à notre rédaction, Sébastien Boudesocque, secrétaire départemental de la CGT Hérault, détaille les priorités syndicales, les secteurs déjà engagés et le message adressé au gouvernement.

[VIDEO] Interview de Sébastien Boudesocque :

De la rue aux entreprises, pour réussir le blocage et construire le déblocage démocratique

Pour le secrétaire départemental de la CGT, le succès du 10 septembre « peut être qualifié de réussite », avec une mobilisation citoyenne large. Mais l’enjeu, explique-t-il, reste d’ancrer la contestation dans le monde du travail : « une entreprise sans salarié ne peut pas tourner et c’est comme ça qu’à la CGT, on conçoit le blocage du pays ».

La préparation du 18 septembre passe donc par une série de tournées syndicales dans les entreprises et par des actions de visibilité aux carrefours stratégiques de Montpellier. Des distributions de tracts ont déjà eu lieu au rond-point de Mermoz et sont programmées aux entrées de la ville, de la Lyre à Odysseum.

55 préavis de grève

À l’échelle départementale, 55 préavis de grève ont été déposés, un chiffre inédit pour une rentrée sociale. Le secteur des cliniques privées illustre cette dynamique avec un cortège qui partira de Beausoleil pour rejoindre Clémentville et la manifestation montpelliéraine. Pour Sébastien Boudesocque, l’enjeu est de : « faire convergence entre le mouvement citoyen du 10 et la mobilisation intersyndicale du 18 ». La forte présence des jeunes lors des dernières manifestations pourrait donner une nouvelle ampleur au rapport de force.

Austérité, retraites, salaires : les lignes plus que rouges

L’interview souligne la continuité des combats syndicaux face à la politique gouvernementale. « Arrêtez de nous prendre pour des imbéciles », lance Sébastien Boudesocque, dénonçant les 211 milliards d’euros d’aides annuelles aux entreprises sans contrepartie révélés par un rapport sénatorial. Il exige que ces fonds soient réorientés vers les besoins sociaux plutôt que transformés en dividendes. La CGT réaffirme ses revendications : abrogation de la réforme des retraites et retour sur l’âge de départ à 64 ans ; refus du doublement des franchises médicales ; augmentation générale des salaires et des pensions ; fin des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.

La voix nationale de la CGT : Sophie Binet hausse le ton

Ces positions locales résonnent avec celles portées au niveau national par Sophie Binet. À la sortie de son entretien à Matignon, la secrétaire générale a dénoncé « un Premier ministre qui parle de rupture sans poser aucun acte de rupture ». Elle accuse Sébastien Lecornu de maintenir « le musée des horreurs d’Emmanuel Macron », à l’exception de la suppression des deux jours fériés prévue par François Bayrou.

Les priorités restent donc identiques : abrogation de la réforme des retraites, abandon du budget Bayrou, moyens renforcés pour les services publics et mesures contre les licenciements. La leader syndicale rappelle que les dividendes atteignent des records, que le CAC 40 affiche des profits colossaux et que les aides publiques aux entreprises atteignent des niveaux inédits.

Vers un 18 septembre décisif

Après une rentrée marquée par plus de 250 000 manifestants le 10 septembre, la CGT veut transformer l’essai. « Plus il y aura de monde dans les rues, plus le rapport de force sera du côté des salariés », insiste Sébastien Boudesocque. L’unité de l’intersyndicale, retrouvée depuis la bataille des retraites, pourrait donner un poids supplémentaire à cette journée.

Dans un contexte politique plus qu’instable, marqué par la chute de François Bayrou et la nomination surréaliste de Sébastien Lecornu, l’intersyndicale appelle à faire du 18 septembre un moment charnière. « Nous devons toutes et tous être au rendez-vous, dans les entreprises et dans la rue », conclut le responsable héraultais.

La CGT veut croire que l’affaiblissement du gouvernement ouvre une brèche pour imposer d’autres choix. L’heure est à la mobilisation : le 18 septembre pourrait devenir le signal fort d’une rupture sociale et politique.

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